Tomtom avait passé son début de journée à essayer de retenir la multitude de boutons qui composaient le tableau de bord; malgré qu'il n'en avait appris que le quart, Volli était content de voir à quelle vitesse son apprenti retenait. A vrai dire, la plupart servaient à actionner différentes armes, c'est pour ça qu'il n'avait pas été difficile des les apprendre. N'étant pas du tout matinal, le cZe en était à son cinquième café en début d'après-midi, mais à côté des 9 que s'était enfilé Volli, ce n'était rien.
Tomtom décida de faire une petite pause et d'observer un peu les écrans de surveillance: sur ces derniers, on ne voyait que le désert, encore le désert, rien que le désert. Il se demandait si les écrans marchaient vraiment ou bien s'ils n'étaient en fait que des tableaux. C'est alors qu'une petite tâche grandit petit à petit au milieu de l'un d'eux, attirant l'attention du jeune homme qui se leva pour s'approcher de plus près: il pouvait distinguer trois silhouettes qui se dirigeaient vers le QG, mais l'une d'elle était soutenue par les deux autres.
Tomtom: Que fait-on ?
Volli: Déjà il faut que la machine puisse identifier les cibles; si elles sont fichées, la machine désactivera la sécurité ou pas, selon si elles sont dans la liste blanche ou noire. Pour ça, il faut que tu appuies sur ce petit bouton !
Tomtom: Voilà.
Volli: Voyons voir ce qu'en dit Patrice ...
Tomtom: Patrice ?
Volli: C'est le nom que j'ai donné à la machine. Quoi ? Me regarde pas comme ça ! On se fait chier à glander tous les jours ici !
Patrice: Cibles inconnues.
Volli: Dans ce cas-là, il faut que l'un de nous y aille. A toi de jouer mon grand !
Tomtom: Moi ?! Mais qu'est-ce que je fais si ce sont des ennemis ?!
Volli: ÇA A SERVI A QUOI QUE JE T'APPRENNE TOUS CES PUTAINS DE BOUTONS POUR LES ARMES A TON AVIS ?!
Tomtom: Ah ok ok, tu me couvriras avec ...
Volli: Allez magne-toi !
Tomtom sortit du Quartier Général avec une certaine appréhension. Il alla à la rencontre des trois inconnus qui hurlaient au secours devant les rayons rougeâtres qui les empêchaient de continuer. L'un d'eux était dans un piteux état et toussait beaucoup, il semblait malade. Les deux autres étaient couverts de multiples blessures légères, mais visiblement la faim les tiraillait depuis plusieurs jours voire quelques semaines. Tomtom fit signe à Volli, paniqué, et la sécurité se désactiva.
On envoya le malade à l'infirmerie dès son arrivée, aux côtés d'Arbiteur. Les deux autres touristes, silencieux, se laissaient guider par Kiki qui les emmenait voir Rondine. Ce dernier les reçu calmement et les invita à s'asseoir autour de la grande table avant de leur proposer un café qu'ils refusèrent en secouant la tête.
Rondine: Bon, première question. Qui êtes-vous ?
Les deux hommes ne répondirent pas et gardèrent leurs yeux rivés sur la table, comme si ils ne voulaient pas croiser le regard de leur interlocuteur.
Rondine: Seconde question ... Avez-vous une langue ?
???: Nous avons nos raisons de ne pas révéler notre identité. Néanmoins nous vous prions de bien vouloir nous abriter l'espace de quelques jours, le temps que notre ami se rétablisse.
Rondine: La cZe a beaucoup d'ennemis et très peu d'alliés, pour pas dire aucun. Je ne peux vous faire confiance sur une simple demande, comprenez-moi.
???: La cZe ?! Mais nous en faisons partie ! C'est moi, Prechan !
???: Et moi c'est Monsterkill !
Rondine: Putain les gars vous pouviez pas le dire avant ?!
Les lumières s'éteignirent soudain, plongeant toute la base dans le noir total.
Tomtom: Que se passe-t-il ?
Volli: Oh t'inquiète pas, sûrement un fusible qu'a lâché. Le relais va s'activer dans 3...2...1...
Comme prévu, la lumière revint à la fin du décompte de Volli. Un hurlement retentit alors dans le hall, qui alerta toute la base. Tout le monde accouru, et chacun découvrit l'horrible scène qui se présentait devant le Portail: dans une marre de sang se trouvait Tartichèvre, qui tenait difficilement debout, et qui portait un cadavre de chaque main, l'un appartenant à Hikari, et l'autre à Railgun. Leur dépouille était un spectacle insoutenable et qui en choqua plus d'un; nombreux sont ceux qui fondirent en larmes, et d'autres qui détournèrent le regard, sur le point de vomir. Tartichèvre restait immobile et respirait très lentement; ses yeux tournaient dans tous les sens et manquaient de se fermer chaque seconde qui passait. Quant à son visage, la pâleur qu'il arborait reflétait non pas le peu de sang qui lui restait et qui s'écoulait peu à peu de son ventre et de sa bouche, mais toutes les horreurs qu'il venait de vivre l'espace d'une seule heure ...