A quelques dizaines de kilomètres de la capitale française, en banlieue parisienne, se trouvait une assez belle villa, isolée du reste de la grande ville qu'était Chelles. Les passants considéraient cette somptueuse maison comme le toit qui abritait les légendes vivantes de ce monde, mais personne n'osait s'en approcher. Malgré son beau jardin, son élégante façade, la villa était souvent le théâtre de disputes qui retentissaient à des centaines de mètres à la ronde, disputes puériles devenues coutumes dans le Quartier Général des cZe. Car oui, cette villa n'était autre que le repère des Mercenaires les plus controversés de la région parisienne, le repère des cZe.
Il n'était pas loin de neuf heures quand, un samedi matin, on sonna à l'entrée de la villa. Entendant la petite clochette retentir dans le hall, un jeune homme aux cheveux longs et bruns descendit les escaliers quatre à quatre avant d'ouvrir la grande porte pour découvrir un grand homme fort bien habillé.
-Ah, un stagiaire sans doute. Bonjour, j'aimerai parler à votre leader, est-il présent ?
-Il est devant vous et non, il n'est pas un stagiaire.
-Oh, toutes mes excuses monsieur, je ne m'attendais pas du tout à ça !
-Comment ça, à ÇA ? Vous vous attendiez à un mec baraqué, ténébreux et flippant ? Allez vous faire foutre !
Le jeune homme, excédé, claqua la porte au nez du visiteur et grogna, avant d'entendre de nouveau la voix de son interlocuteur s'élever derrière l'entrée.
-Je suis un représentant du gouvernement, le président m'envoie, il a besoin de vous ! C'est urgent !
D'abord réticent, le résident rouvrit la porte et soupira.
-Quel genre de président propose des missions à neuf heures du matin, un samedi ?
-Le genre de président qui est assez en danger pour solliciter de l'aide.
-Hm... Je vois, entrez. Un café ?
-Non merci. Pas mal comme endroit.
-Pas mal ? Quel euphémisme.
-Et quelle prétention. Bref, le temps nous est compté. Une Marque est apparue dans la cour de l'Elysée. Vous savez ce que cela signifie ?
-Allez pas me dire que vous flippez parce qu'un pauvre petit monstre vous cible... L'armée est largement capable de s'en occuper.
-Un pauvre petit monstre ? Oui, si ça avait été le cas, je ne serai pas en face de vous aujourd'hui.
-Vous m'intéressez. Quelle taille à peu près ?
-A peu près la moitié de la cour.
-Dix milles euros et on en parle plus dans une semaine.
-Nous avions prévu plus mais d'accord, je vous remercie.
-Nous passerons demain pour examiner la Marque. D'ici-là, évacuez l'Elysée, je ne peux pas encore vous dire quand est-ce que ce monstre vous attaquera. Et puis, nous allons avoir besoin de beaucoup d'espace pour "manoeuvrer".
-Je vais en parler à mes supérieurs. Je signe le chèque au nom de ?
-Rondine. R-o-n-d-i-n-e.