Rondine: Ah tiens, salut les gars !
Colosse: Qu'est-ce que tu fous à poil ..?
Rondine: Je suis pas à poil, j'ai un short !
Colosse: Et c'est dans cette tenue que t'ouvres aux gens ?
Rondine: Ta gueule, il fait chaud ! Bon, peu importe, pourquoi vous êtes là ?
Arbiteur: Colosse me raccompagne à Achères, et on a décidé de faire un petit tour par Champigny pour te voir.
Rondine: Vous êtes mignons ! Je suis dans le jardin, derrière; faites le tour.
Les deux compères s'exécutèrent et découvrirent bientôt un jardin assez fleuri où une jeune femme caressait, accroupie, un chat orangé qui se prélassait au soleil. Rondine sortit de la maison par la porte arrière qui donnait sur le jardin, des verres remplis d'eau dans les mains. Après avoir posé ces derniers sur la table, il fit rapidement les présentations à l'adolescente qui n'était autre que sa copine (qui hocha timidement la tête en guise de salutations) et prit place avec ses deux visiteurs.
Rondine: Je suppose que vous êtes venus pour parler de ma miraculeuse survie ?
Arbiteur: Exactement; j'ai vu Scorpio plus tôt dans l'après-midi, on s'est un peu disputé d'ailleurs...
Rondine: Bah, je sais pas trop comment j'ai survécu. Je me souviens avoir cassé ma matéria pour vous sauver, je me souviens avoir foncé sur l'Admin', et après bah... pas grand chose, l'instant d'après je baignais dans ma bave qui coulait sur mon clavier de PC.
Colosse: Charmant, haha !
Marilyn: Laissez tomber, je croirai pas à votre vieille blague !
Arbiteur: Tu lui as raconté ?
Rondine: Ouais mais elle veut pas me croire. En même temps difficile de croire en une chose pareille, il n'a dû s'écouler que trois minutes ici pendant notre absence. Plus important, concernant Scorpio. Sache que je suis d'accord avec lui, nous ne devrions plus nous mêler de leurs affaires, il vaut mieux que nous oublions tout ça. Je comprend tes sentiments, les miens n'étaient pas très différents jusqu'à il y a deux mois; mais regarde, nous ne risquons plus rien, et je dois m'occuper de mes études, de ma copine, bref j'ai un futur à gérer et je n'ai pas le temps de m'occuper de ça. Oui, ce qui nous est arrivé est dramatique et oui, les actes du Projet Réalité sont graves et révoltants. Mais ce qui est fait est fait, qu'on se venge ou non, on ne ramènera pas tous nos amis à la vie. Quand bien même, si nous nous vengeons, nous foutrions en l'air nos vies, on nous balancera en prison, après tout qui peut croire à notre histoire ?
Arbiteur: Colosse, on y va.
Rondine: Arbiteur, il faut que tu reviennes à la réalité. Les Happy Ends ne sont que dans les films. Profite de ta victoire, ne gâche pas ta vie.
Arbiteur: A la prochaine.
Mais à peine eut-il le temps de se lever qu'une violente rafale de vent fit tomber les quatre personnes présentes à la renverse; quant au chat, il se trouvait désormais dans le jardin voisin. Rondine hurla à Marilyn de rentrer dans la maison pour se protéger après avoir entendu de nombreux cris de stupéfaction. Des branches volaient, accompagnées de débris en tout genre, manquant chaque seconde de blesser les trois jeunes hommes. Ces derniers, soupçonneux, sortirent dans la rue en courant et découvrirent bientôt la capitale, qui était visible depuis Champigny, soumise à un phénomène unique: un dôme pixelisé recouvrait désormais entièrement Paris.
Arbiteur: Bordel, Scorpio ..!
Rondine: Arbi, n'y va surtout pas. C'est peut-être dangereux.
Arbiteur: Je m'en tape, Rondine ! J'en ai marre d'être impuissant face à EUX ! Colosse, tu me suis ?
Colosse: Je suppose que je n'ai pas le choix.
Arbiteur: Rondine ?
L'ex-leader baissa les yeux et se figea, en proie à un grand dilemme. Marilyn arriva alors et, après un grand cri d'étonnement, s'excusa auprès de Rondine pour ne pas l'avoir cru avant. Ce dernier ne savait pas quoi faire; il se sentait responsable de cet évènement et regardait à tour de rôle sa petite amie et Arbiteur. Finalement, il attrapa la main de sa tendre et croisa une dernière fois le regard accusateur de son ami avant de rentrer chez lui.
Colosse: En voiture, Arbi !